Grandes gagnantes - Catégorie Secondaire 1 et 2 - Bourses d'écriture de 300 $

Olivia Bouchard et Jacques Côté, du Réseau Biblio du Bas-Saint-Laurent

 

Olivia Bouchard, école secondaire du Mistral, Mont-Joli, CSDP
 

Une journée révélatrice

 

Bien installée dans mon kayak, je pagayais tandis qu'un phoque jouait avec mon gouvernail. Soudain, une alarme retentit et un porte-voix m'ordonna de sortir de la zone d'exploitation de la compagnie ARPEST.

Pourtant, depuis plusieurs années, je me plaisais à visiter cet endroit magnifique et spectaculaire. Définitivement, ce petit coin de pays m'était familier, et j'éprouvais un immense réconfort à naviguer sur ce cours d'eau apaisant. De plus, à mon grand bonheur, des liens d'amitié solides s'étaient tissés avec Blanchon, un phoque aimable et attachant. Sincèrement, je me considérais privilégiée d'avoir réussi à apprivoiser cet animal méfiant et difficile d'approche. Quoi qu'il puisse survenir, nous ne devions respecter qu'une seule consigne : ne jamais nous abandonner.

Tout à coup, cet avertissement sonore, émis par cette compagnie d'exploitation, rendit Blanchon hors de contrôle. étant un excellent nageur, il se dirigea rapidement à plus de cent mètres de profondeur. Sans hésiter un seul instant, je sautai à l'eau tête première et tentai de rejoindre mon compagnon terrifié. Tel un coup de poignard, l'eau glaciale transperça ma peau gelée, et je grelottais sans arrêt. Pour ma survie, je réalisai aussitôt qu'il fallait sortir de cet endroit périlleux et que chaque seconde comptait. Le temps m'était précieux. Avec toute l'énergie du désespoir, je me rendis sur la terre ferme, me réchauffai et attendis impatiemment que Blanchon me donne signe de vie. Après un court instant, j'entendis des grognements et des glapissements aigus. Je vis des Inuits qui essayaient de capturer mon compagnon à l'aide d'un énorme filet. Le cœur totalement chaviré, je compris immédiatement que la compagnie ARPEST correspondait à des prédateurs de phoques qui tuaient des animaux marins pour leurs viande, graisse et fourrure.

Alors, j'émis un cri violent, et les hommes apeurés quittèrent l'endroit à toute vitesse. Blanchon étant en sécurité, je me précipitai pour aviser les agents de la faune.

Depuis ce jour, les phoques peuvent nager sans danger, et je rame, toujours bien installée dans mon kayak, en compagnie de Blanchon qui joue avec mon gouvernail.

 


Jade Cloutier et Serge Janelle de l'Unité régionale du loisir et des sports (URLS)

Jade Cloutier, école secondaire du Mistral, Mont-Joli, CSDP
 

Cauchemar
 

Bien installé dans mon kayak, je pagayais tandis qu'un phoque jouait avec mon gouvernail. Soudain, une alarme retentit et un porte-voix m'ordonna de sortir de la zone d'exploitation de la compagnie ARPEST. Je me rapprochai de la polluante usine de transformation qu'était cette énorme plate-forme située devant moi, pendant qu'un employé imposant embarquait dans un des nombreux bateaux accostés à côté des installations et me rattrapait rapidement. Je fus ramené au quai malgré la curiosité qui me rongeait.

« Je me suis laissé faire comme un lâche », pensais-je quelques heures plus tard assis sur mon lit. Et c'est là que je me déguisai en travailleur. Avec ma salopette, mon casque bleu, mes bottes m'arrêtant jusqu'aux genoux et mon manteau noir, j'étais une copie conforme des ouvriers de la compagnie pétrolière ARPEST. Dans le but de trouver une commande qui me permettrait d'arrêter toutes les opérations de la station pétrolière, je me rendis sur les lieux.

De retour sur place quelques instants plus tard, je me dissimulai entre quelques employés et me dirigeai vers un pont menant aux installations. Puis sur la plate-forme pétrolière, l'employé qui m'avait ordonné le matin même de quitter l'endroit me demanda de me diriger à mon poste. Je figeai en regardant des ouvriers s'occuper des pompes, des tuyaux tandis que d'autres descendaient à un niveau inférieur par un ascenseur assez étroit. Je me faufilai dans cet ascenseur et descendis accompagné de quelques hommes dans une pièce remplie d'écrans géants et de petits boutons colorés. Sans difficulté, je pus déduire que je me trouvais dans la salle de contrôle. à ma grande surprise, quelques portes entouraient la pièce. Aucun employé n'entrait dans les autres pièces. Peut-être n'avaient-ils pas le droit? Peu importe, j'ouvris la première porte. à l'intérieur, que des étagères remplies de boîtes. La seconde, une salle de bain et finalement, j'ouvris à peine la dernière porte afin d'y diriger un regard. Et heureusement, je trouvai ce que je cherchais. Un gros bouton rouge qui arrêtait toutes les machines. J'appuyai dessus et une alarme sonna ce qui me réveilla en sursaut. Ce n'était que mon réveille-matin et le pire cauchemar de toute ma vie!

 


Lysandre Larocque et France Gagnon
de la Commission scolaire des Monts-et-marées

Lysandre Larocque, école Mgr-Belzile, Saint-Ulric, CSMM
 

Une aventure hors de l'ordinaire

 

Bien installée dans mon kayak, je pagayais tandis qu'un phoque jouait avec mon gouvernail. Soudain, une alarme retentit et un porte-voix m'ordonna de sortir de la zone d'exploitation de la compagnie ARPEST.

– Qu'est-ce qu'on fait, me demanda mon amie, qui me suivait à l'arrière.

Pensive, je lui répondis :

– Je ne pense pas que ce soit si grave qu'on passe par là! De plus, si on contournait cette zone, cela prendrait une semaine de plus avant qu'on arrive dans le Nord!

Un homme sortit de la petite bâtisse, appartenant à la compagnie. Il était vêtu de noir et nous regardait sévèrement.

– Mesdames, vous n'avez donc rien compris? Vous êtes dans une zone d'exploitation. Vous ne pouvez pas passer par ici!

Je m'approchai de lui avec mon kayak.

– Monsieur, mon amie et moi sommes en voyage pour aller dans le Nord, si nous contournons la zone appartenant à votre compagnie, cela va nous prendre beaucoup plus de temps avant d'arriver là-bas et nous voulons arriver le plus tôt possible! L'homme nous regarda et soupira.

– Bon, je vois... mais faites attention.

Puis, il repartit vers le petit bâtiment.

C'est alors que je sentis quelque chose d'énorme sortir de l'eau derrière moi. Je me retournai lentement, prise de panique, et vis un gigantesque serpent aux écailles luisantes et aux crocs acérés qui me regardait avec ses petits yeux de couleur rouge sang. Un basilic! Nous criâmes de stupeur et nageâmes jusqu'à la terre ferme. Nous vîmes une petite maison au loin et courûmes dans sa direction. Nous passâmes la nuit dans cette petite maison inhabitée et décidâmes d'affronter le basilic le lendemain.

Au matin, quand nous arrivâmes sur les lieux, toutes les personnes de la compagnie ARPEST étaient mortes, figées sur place. Je savais que c'était le serpent géant qui avait causé tout ce carnage. Je me retournai pour avertir mon amie, mais celle-ci avait disparu. Mon regard se figea lorsque je la vis morte, figée comme une statue sur le sol. Je décidai de combattre le basilic quand même. Je plongeai dans l'eau pour aller l'abattre.

C'est alors qu'un gros « game over » rouge illumina l'écran de la télévision. C'est vrai! Il ne fallait pas que j'aille dans l'eau sinon, je mourrais automatiquement! J'entendis ma mère me dire de la cuisine :

– Sophie, lâche ton jeu vidéo, c'est l'heure de souper!

 

Gagnantes ex aequo - Catégorie Secondaire 3 et 4 - Bourse d'écriture de 200 $

Mélanie Gagnon-Imbeault et Guillaume Cantin, attaché politique du ministre Pascal Bérubé

Mélanie Gagnon-Imbeault, école secondaire du Mistral, Mont-Joli, CSDP
 

La nature en marche

 

L'île s'animait sous l'action des machines. Debout derrière le hublot, le maire Godbout sourit. Enfin du travail pour le village! Entouré de son équipe d'ingénieurs, M. le maire fêtait la réussite de son projet d'extraction minière. Désormais, tout le monde voudrait vivre au Cap-à-la-pyrite! En descendant du bateau d'exploration, M. Godbout félicita ses associés pour leur travail et se dirigea vers sa limousine qui le ramènerait bientôt chez lui.

Soudain, le ciel se couvrit et l'air prit une teinte de jaune macabre. Le maire se pressa de monter la fenêtre de sa portière et contempla l'étrange phénomène durant un moment. Le semblant d'herbes qui restait se dessécha et la terre se fendilla. Les gens rassemblés au-dehors paniquaient et plusieurs n'hésitèrent pas à se réfugier à l'abri avec le maire. Au moment où les travaux allaient s'interrompre, un vent nordet se leva et dissipa l'épais brouillard. M. Godbout, marqué par cet évènement insolite, fut incapable de se concentrer à nouveau et il eut hâte de se retrouver sous ses couvertures.

Puis, durant la nuit, à environ six kilomètres du centre de l'îlot près de la berge, une réunion de la plus haute importance était en cours. Les uns criaient pour se faire entendre et d'autres se taisaient pour ne pas attirer les colères sur eux. Les humains étaient tellement vaniteux qu'ils s'acharnaient, avec leur machinerie, à détruire les éléments naturels de l'île pour extraire ce minéral si prisé qu'est la pyrite de fer. Enfin, ils arrivèrent à prendre une décision finale pour le bien-être de tous; sensibiliser le maire à la protection de l'environnement, et ce par tous les moyens à leur disposition. Les mammifères terrestres devraient cibler la demeure du maire et ceux de la mer protéger leurs arrières. M. Godbout devait comprendre qu'un évènement comme aujourd'hui n'était que le début s'il ne changeait pas son idéologie.

Lorsque la sentinelle, un merle d'Amérique, donna le signal, une cohorte d'animaux s'élança vers la maison du maire. L'un d'entre eux fut nommé comme négociateur et un chevreuil entra par effraction en brisant la vitrine de sa chambre. M. Godbout, réveillé, en sueur et le cœur battant à tout rompre fut pris d'une nausée lorsque le cervidé prit la parole. Le maire s'arrachait carrément les cheveux de la tête en écoutant les demandes de l'interlocuteur peu habituel.

– Si vous êtes soucieux de la longévité de votre village et de ses habitants, nous vous demandons d'être pris en considération, car nous aussi sommes des êtres vivants et nous avons besoin d'un milieu sain pour y vivre et pour accueillir les prochaines générations, stipula le chevreuil.

Le maire plus apeuré qu'attentif en fit le serment et la troupe de mammifères repartit. Incapable de dormir une minute de plus, il prit son vélo et partit en direction de son bureau. Il allait changer tous ses plans et faire appel dès maintenant à un environnementaliste comme conseiller municipal.

 


Sarah Roussel et Jean-François Fortin, député fédéral

Sarah Roussel, école secondaire du Mistral, Mont-Joli, CSDP
 

Le choix

 

L'île s'animait sous l'action des machines. Debout derrière le hublot, le maire Godbout sourit. Enfin du travail pour le village! En effet, l'île possédait une ressource insoupçonnée jusqu'à ce jour. Les analyses du Centre d'expertise en analyse environnementale du Québec ont démontré un sol riche en hydrocarbures.

« L'île est un véritable trésor financier, elle conduira ce petit village discret et inconnu du monde extérieur à la gloire », pensa le maire. Les travaux de forage allaient de bon train. Godbout n'avait pas lésiné sur l'équipement, les puits horizontaux pouvaient avoir une productivité jusqu'à dix fois supérieures aux puits verticaux.

Alors que le maire s'apprêta à faire demi-tour, un grondement sourd se fit entendre. Les gisements jaillirent, laissant retomber une pluie d'huile noirâtre.

S'ensuivit un silence... Toute la machinerie s'arrêta nette. Soudain! Les ouvriers en place se mirent à crier, à sauter et à danser partout dans un brouhaha qui ne laissait aucun doute sur le sentiment de joie qu'ils éprouvaient. Godbout, la tête levée au ciel et les yeux fermés, voyait des signes de dollar tomber par milliers. Il ne put retenir ses larmes, tant il était heureux.

Rapidement, les journaux locaux et les reporters du pays se bousculèrent pour voir leurs articles, traitant de la découverte de l'île, sur les chaînes télévisées. Des gens d'affaires se précipitèrent à l'affût d'une possibilité d'enrichissement. Le maire reçut tellement d'invitations qu'il ne savait plus où donner de la tête. Réceptions données en son honneur, popularité et invitations de toutes sortes, il était devenu la célébrité de l'île. Tous étaient heureux des retombées économiques que cela apportait au village.

Le Journal L'îlien : « Selon l'entreprise Pétrolagia, l'île pourrait bien renfermer plusieurs milliers de barils de pétrole. De plus, le gisement découvert serait de classe mondiale, d'après leurs analystes. »

Refermant le journal, le maire joignit ses mains serrées sur son front. Il se voyait riche et frissonna d'un plaisir malsain.

Un matin cependant, des enfants découvrirent une baleine étendue sur la grève recouverte d'une substance agglutinante. Le mammifère respirait péniblement. L'incident fut rapporté au maire qui promit de s'en occuper. Le maire se disait intérieurement : « Il n'est pas question qu'une saleté de bestiole entrave mes projets... » Il ne fit rien.

Un peu plus tard, quand des pêcheurs locaux aperçurent, au large de l'île, des bancs de poissons morts flottant à la surface de la mer, les autorités et Godbout promirent de passer en priorité l'affaire, mais faillirent à leurs engagements.

Au contraire, ils payèrent grassement des firmes afin qu'elles falsifient les données sur l'état critique de la situation et continuèrent à s'enrichir aux dépens de la population du village.

L'eau et les poissons devinrent impropres à la consommation. La terre et les arbres cessèrent de donner de leurs fruits. Des maladies inconnues firent leur apparition, rendant ainsi plusieurs adultes et enfants malades, certains moururent et d'autres encore devinrent stériles.

Lorsque les gens comprirent ce qui se passait, la nature les avait abandonnés à leur sort.

Grande gagnante - catégorie Cégep - Bourse d'étude de 1 000 $ de l'UQAR

Myriam Côté et Catherine Broué de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR)

Myriam Côté, Cégep de Rimouski
 

Histoire de pêche

 

Son grand-père raconte qu'autrefois le fleuve était à tout le monde. C'est difficile à croire aujourd'hui. Lui qui passait ses journées sur la mer agitée de moutons blancs à pêcher le crabe avec son équipage. Lorsqu'il trouvait un endroit sur le fleuve où les cages ressortaient pleines à craquer d'araignées de mer grouillantes, il chantait joyeusement et avertissait tous les autres bateaux de pêche qui passaient par là. Alors, les marins s'entraidaient et se partageaient leur récolte pour que tout le monde puisse en bénéficier. Le grand-père de Lévy, toujours heureux, les joues rouges et le sourire dissimulé sous une épaisse barbe grisonnante, propageait son bonheur de fleuve en fleuve. Dans son temps, tous les pêcheurs pouvaient pêcher où ils le souhaitaient. Il n'y avait pas d'histoire de guerre de territoire ou de zones privées. Ce n'était pas chacun pour soi comme aujourd'hui. D'ailleurs, à cette époque, le crabe ne coûtait presque rien, les gens avaient peur de ces bestioles inconnues. On les mangeait en famille, on les jetait ou on essayait de les vendre à bon marché.

Aujourd'hui, les choses avaient radicalement changé... Lévy, capitaine du Loup marin en était conscient. Chaque pêcheur avait sa zone de prédilection sur le fleuve Saint-Laurent et si tu avais le malheur de pénétrer avec ton embarcation dans leur territoire, insultes, menaces et parfois coups de poing s'abattaient sur toi. Lévy en avait connu de ces petites batailles navales entre pêcheurs frustrés et possessifs. Il avait même déjà fait partie d'un conflit semblable lorsqu'il s'était approché de trop près du territoire et des cages à crabes du gros Bernard L'Ermite.

C'était en 1999, alors que Lévy commençait sa première journée sur l'ancien bateau de pêche de son grand-père Hector. Il était accompagné de son frère René et de son cousin déficient, Arnold. Ils posaient des cages un peu partout dans leur zone quand ils tombèrent sur les cages de Bernard, surnommé L'Ermite, à cause de son tempérament grognon et antisocial. Lévy réalisa un peu plus tard qu'ils avaient dépassé leur zone de quelques mètres et se retrouvaient maintenant dans le territoire sacré de Bernard. Il n'eut pas le temps de réagir quand Arnold, excité comme un enfant de pêcher son premier crabe, souleva une cage et la vida entièrement dans le bateau de Lévy. Les légendaires cages de L'Ermite étaient toujours pleines à craquer. Les pauvres crustacés affolés bougeaient leurs pattes comme des mourants qui se battaient pour s'accrocher à la vie. Lévy, qui essayait de remettre ses idées en place, était hors de lui. Voler sur le territoire d'un autre pêcheur était considéré comme un crime des plus odieux pour tous les marins. Si Bernard apprenait qu'ils avaient pénétré sur son territoire et qu'en plus, ils leur avaient volé une cage, il les tuerait.

Parlant du loup, un bateau rouge écaillé s'approcha des trois hommes en laissant derrière lui une flèche de vagues.

– Vous allez mourir salauds! Attendez que j'coule votre vieux bateau!

C'était Bernard, dans son imperméable jaune qui approchait dangereusement, la rage et la broue à la bouche. Ses yeux exorbités de truite égorgée étaient sillonnés de veines rouges. Il portait la mort dans son regard de tueur en série.

– Oh! Oh! murmura Arnold d'une voix molle et stupide.

– Sauve qui peut!

Lévy, qui avait vite repris ses esprits, hurlait des ordres à son frère pour qu'il se dépêche de foutre le camp.

– Fais partir le moteur, lève l'ancre, viiite!

Arnold pleurait maintenant comme un bébé et s'était roulé en boule dans la cale au milieu des crabes qui lui pinçaient la peau.

Quand Bernard L'Ermite arriva à la hauteur du bateau, René prit la barre du Loup marin qui émit un bruit sourd de métal rouillé. Le moteur se mit péniblement en marche au moment où Bernard prit son vieux harpon de pêche à la baleine. Il visa Lévy, mais ce dernier se baissa et la flèche se dirigea maladroitement vers le pauvre Arnold qui était en train de se relever. Arnold reçut la flèche en plein dans l'abdomen. éventré, il regarda une dernière fois le ciel avant de s'écrouler au milieu des crabes.

Bernard, fier de son coup, regarda Lévy droit dans les yeux et lui dit d'une voix d'outre-tombe :

– Ne vous approchez plus jamais de mon territoire ou vous mourez, comme ce pauvre idiot!

Le Loup marin s'éloignait déjà, laissant derrière lui le vieux grincheux en imperméable jaune.

Depuis ce jour, Lévy compris que le fleuve, mais surtout les territoires de pêche, n'appartenaient pas à tout le monde...

Grande gagnante - Catégorie secondaire 3 et 4 - Bourse d'écriture de 300 $

Évelyne Marchand et Rémi Lavoie de la Commission scolaire des Phares

 

Évelyne Marchand, école secondaire du Mistral, Mont-Joli, CSDP


Le gros Lavoie

 

L'île s'animait sous l'action des machines. Debout derrière le hublot, le maire Godbout sourit. Enfin du travail pour le village! Les derniers temps avaient été particulièrement durs, surtout après que la petite usine établie ici depuis un siècle et demi eut fermé ses portes, ne pouvant plus rivaliser avec la toute nouvelle chaîne de production qui venait d'être lancée à à peine une heure de St-Vaillant... Et qui, étrangement, produisait exactement le même type de poignées de porte que la défunte manufacture. Oh, Robin Godbout n'était point dupe : il savait pertinemment que le gros Lavoie, ex-camarade de classe et maire de Notre-Dame-du-Ruisseau, était derrière tout cela. Qui d'autre aurait ainsi pu vouloir lui voler la majorité de ses habitants, si ce n'était ce pauvre idiot, jaloux à en crever de la stable prospérité du village qu'il avait quitté depuis un bail? Au moins, il aurait sa leçon avec cette miraculeuse découverte dans le sol de la bande de terre qui flottait juste en face de la minuscule agglomération. Lui-même n'y avait pas cru : son village, une mine de cuivre, vraiment? Le maire Godbout s'imaginait avec délectation l'expression de surprise et de rage qui avait dû déformer les traits de celui qui avait été, à une certaine époque, assez proche de lui. Dans les prochaines semaines, toutes les familles qui avaient dû quitter pour trouver un emploi seraient à nouveau de fiers Vaillantes et Vaillants, sans doute au plus grand dam de Lavoie... Oui, ce dernier devait véritablement fulminer!

C'était effectivement le cas à Notre-Dame-du-Ruisseau, où même la femme du pauvre maire osait à peine l'approcher : une salve de jurons s'abattait en effet sur quiconque avait le malheur de déranger le dirigeant. Il fallait le comprendre, la situation n'avait pas le droit de se retourner contre lui. Il avait passé des années à soigneusement mettre son plan au point, à arranger chaque détail, à faire des pieds et des mains pour montrer à ce suffisant de Godbout qu'il était bien plus que le gros Lavoie. Gros. Chaque fois que Robin et tous les autres lui jetaient ce mot à la figure, il se sentait horriblement humilié, humilié comme à l'instant même, comme depuis qu'il avait reçu les premières démissions de ses tout nouveaux employés. Oui, il avait fait bâtir cette usine pour démolir l'économie de St-Vaillant, oui, il possédait cette immense fabrique de poignées et oui, il croyait avoir atteint son objectif, jusqu'à la terrible découverte du moins. Qu'allait-il faire à présent ? C'était littéralement le travail d'une vie qui s'écroulait là, à cause d'une bête injustice, d'une chance qui s'était rangée du côté des vilains. Seul un miracle aurait pu sauver la situation, mais bien sûr, les bonnes nouvelles ne tombent pas du ciel. La voix enjouée de son épouse se fit soudainement entendre, le tirant de ses songes :

– Chéri? Le Joe Bélanger vient d'appeler, parait qu'y ont trouvé de l'or sur son terrain!

 

Gagnante - catégorie Secondaire 5 - Bourse d'écriture de 200 $

Daisy Turcotte et Jean Bélanger, maire de Mont-Joli

 

 

 

Daisy Turcotte, Diane Dubé, de Télé-Québec et Noémie Ayotte

Daisy Turcotte, école secondaire Paul-Hubert, Rimouski, CSDP
 

Le voyage

 

« Ils marchaient sur la plage, calme et déserte. Bientôt, tout pourrait changer. Le rendez-vous était fixé à 17 h... »

Yves soupira longuement avant de déposer son stylo. Il relut le passage qu'il venait tout juste d'écrire et referma le cahier de reliure noire lui servant de matériel d'écrivain. Un vrai cahier, composé de feuilles de papier, elles-mêmes provenant de ces choses que l'on appelait arbres autrefois. Le dernier cahier qu'il lui restait. Lorsque la dernière parcelle d'arbres fut abattue par les industries, Yves avait déjà accumulé un certain nombre de feuilles, lui permettant de pratiquer pendant encore un certain temps l'écriture, un loisir qu'il chérissait plus que tout. Il observa la reliure en cuir et sourit. Il avait eu bien du mal à la confectionner. Disons que le tannage n'était pas son point fort. Mais lorsqu'il avait aperçu ce jeune cerf mort dans sa cour arrière, l'idée lui était venue à l'esprit. Il avait été tellement surpris de trouver l'animal sur sa propriété : les espèces animales disparaissaient les unes après les autres et le cerf avait été l'une des premières à disparaître pour de bon. Yves se rappela de l'image de l'animal sur l'écran des espèces officiellement éteintes de la Place publique. La cause principale annoncée était le manque de nourriture, mais tout le monde savait bien que c'était aussi en partie la faute des chasseurs. Malheureusement, chaque fois qu'une espèce disparaissait, la chaîne alimentaire s'en retrouvait profondément bouleversée, à tel point qu'aujourd'hui, les humains avaient toute la misère du monde à garder en vie les quelques insectes qui constituaient maintenant le monde animal. Rien d'étonnant, les ressources entièrement épuisées et l'air saturé de charbon ne permettaient plus la vie.

Soudain, une voix tira Yves de ses pensées :

– Tu viens, mon chéri?

– Laisse-moi quelques secondes.

Il empaqueta prestement ses affaires et rejoignit sa femme, en prenant soin de ne pas oublier de porter son masque à air recyclé. Ils atteignirent un petit arrêt d'autobus, où un véhicule à énergie solaire vint les chercher.

à mesure qu'un paysage ravagé par la sécheresse défilait, Yves se questionnait sur leur destination. Pour son épouse, c'était le début d'une nouvelle vie. Pour lui, cela s'annonçait plutôt comme un long voyage sans possibilité de revenir en arrière. Mais, les yeux plein d'espoir de sa douce le convainquaient du bien-fondé de leur décision. Ils ne pouvaient plus vivre ici et y demeurer encore mettrait leur vie en péril.

L'autobus s'arrêta le long d'un cours d'eau asséché. Ils débarquèrent du véhicule et longèrent le lit de la rivière qui, autrefois, coulait à flot. Le cœur d'Yves battait à tout rompre alors qu'ils approchaient de leur but. Ils débouchèrent sur un fleuve, sec lui aussi. Le vieil homme retint son souffle. Ils y étaient finalement! Ils marchaient sur la plage, calme et déserte. Bientôt, tout pourrait changer. Le rendez-vous était fixé à 17 h. à cette heure précise, ils auraient rejoint le reste de la population. Et à ce moment-là, ils embarqueraient dans une navette qui les transporterait ailleurs, loin de cette Terre à l'agonie et en ruines.

Gagnants - Catégorie Secondaire 1 et 2 - Bourses d'écriture de 200 $

Olivier Breton et Alain Martineau
de la Société nationale de l'Est
du Québec (SNEQ)

Olivier Breton, école secondaire de la Vallée-des-Lacs, Squatec, CSFL
 

Phoques et criminels

 

Bien installé dans mon kayak, je pagayais tandis qu'un phoque jouait avec mon gouvernail. Soudain, une alarme retentit et un porte-voix m'ordonna de sortir de la zone d'exploitation de la compagnie ARPEST.

– Quoi? balbutiai-je.

J'eus à peine le temps de me demander ce qui se passait qu'une demi-douzaine de sous-marins émergèrent de l'eau. Affolé, je me mis à ramer puissamment tandis que les engins replongeaient dans les profonds abysses du lac.

Rendu au petit quai de fortune que j'avais bricolé, je me dépêchai d'attacher la corde de mon bateau sur le clou tordu et rouillé qui l'empêchait de partir à la dérive. J'empoignai mon vélo laissé par terre non loin de là et je me précipitai à la maison.

Arrivé! Je ne pris même pas la peine de me déchausser, je me ruai sur le téléphone et composai le numéro de mon amie.

– Hélène! dis-je.

– Quoi? dit-elle dans le combiné.

– Tantôt, je suis parti en kayak sur le lac Ismtimec quand j'ai entendu quelqu'un crier que c'était une zone d'ARPEST!

– ARPEST?

– Oui! Je n'ai pas eu le temps de voir grand chose, mais ils tuent des phoques pour vendre leur viande. Des centaines!

– Quoi? s'écria Hélène. C'est sûrement interdit! Viens chez moi, nous allons faire des recherches.

J'arrivai chez mon amie. Lorsqu'elle me vit, elle sortit un bouquin d'une tonne sur la table.

– Tiens, ce sont toutes les lois d'exploitation des animaux marins des lacs au Nunavut. Viens m'aider à fouiller.

Deux heures plus tard, nous avions lu au moins deux cents pages, ce qui n'était même pas la moitié. Nous avions décidé de trouver une autre solution.

– Je sais! dis-je. Vite, il me faut une caméra!

Enfin, tout était prêt. Hélène et moi étions dans mon kayak, au quai.

– Action! dit mon amie.

– Nous voilà au lac Ismtimec, récitai-je. Regardez, la compagnie ARPEST tue des centaines de phoques.

***

– Un jeune garçon a pris sur le fait plusieurs criminels qui tuaient illégalement des phoques en publiant un vidéo sur YouTube où il montre les criminels... déclara l'animatrice du téléjournal.

– Ouais! cria Hélène. Nous avons réussi!

– La communauté félicite ces deux jeunes héros pour leur bravoure et leur noblesse, conclut la femme.

J'échangeai un sourire avec Hélène.

 


Francis Claveau et Julie Fortin, présidente du Carrefour
Jeunesse-Emploi de La Mitis

Francis Claveau, école secondaire du Mistral, Mont-Joli, CSDP
 

Justice rendue

 

Bien installé dans mon kayak, je pagayais tandis qu'un phoque jouait avec mon gouvernail. Soudain, une alarme retentit et un porte-voix m'ordonna de sortir de la zone d'exploitation de la compagnie ARPEST.

Alors, je m'empressai de faire demi-tour, mais le vent se leva brusquement et un cyclone apparut non loin de moi. Pris de panique, je regardai autour de moi et je vis une caverne à environ cent mètres de mon emplacement. Sans hésiter une seconde, je mis le cap en direction de cet antre. à dix mètres de mon but, l'alarme recommença à sonner, mais mon instinct de survie prit le dessus et je continuai ma route de peine et de misère. Une fois rendu à l'intérieur, je n'avais plus qu'un seul choix : trouver une sortie autre que celle par laquelle je venais d'entrer. Après environ vingt minutes de navigation dans ce lieu obscur, je décidai de m'arrêter un instant, car j'étais exténué.

à ce moment-là, je vis un point lumineux se former au fond de la grotte. Heureux d'avoir trouvé une sortie, je me dirigeai vers la lumière. Plus j'avançais, plus cet éclairage s'intensifiait. Tout à coup, une odeur infecte me vint au nez et je vis quelque chose de vraiment étrange. L'eau était de moins en moins profonde et de plus en plus gluante et foncée. Sur l'une des parois de ce repaire se trouvaient une série d'interrupteurs, de grosses machines et des amas de viscères. C'est à cet instant précis que je me rendis compte que ce n'était pas la lumière du soleil qui illuminait ce lieu, mais bien des ampoules électriques. Donc, il n'y avait pas de sortie.

Suite à cette découverte, j'entendis des pas venir dans ma direction. Je dus me camoufler. L'ombre s'activa sous le bruit infernal des machines, puis le calme revint. Une fois la menace écartée, je continuai mon exploration. Arrivé au bout de cet étroit passage, je débouchai dans une autre vaste caverne. Comme l'eau n'était plus assez profonde pour continuer ma route en kayak, je dus abandonner mon embarcation et continuer à pied. Ce n'est que quelques mètres plus loin que je vis, suspendus au plafond de la grotte, des milliers d'animaux marins. Mon intention fut de quitter cet endroit macabre le plus rapidement possible.

Finalement, je réussis à sortir incognito et à prévenir les autorités qui, elles, arrêtèrent la compagnie ARPEST et la menèrent devant la justice pour avoir tué des phoques illégalement.

 


Paul Soucy et Luca Palladino,
de l'Association nationale des éditeurs de livres (ANEL)

Paul Soucy, école secondaire de Dégelis, Dégelis, CSFL
 

Tromperie


Bien installé dans mon kayak, je pagayais tandis qu'un phoque jouait avec mon gouvernail. Soudain, une alarme retentit et un porte-voix m'ordonna de sortir de la zone d'exploitation de la compagnie ARPEST.

Ce cri d'alerte provenait du bureau principal situé au bord du fleuve. La pensée confuse, je me dirigeai hors de la zone ARPEST avec autant d'inquiétude que la voix qui venait de m'avertir. Le phoque continuait à me suivre comme un chien de poche. Tout à coup, un petit bruit sourd se fit entendre. Il fut simultanément suivi d'un bêlement profond. Le corps inerte du phoque se retourna sur le dos. Une trace de sang gisait près de sa gorge.

Apeuré par ce crime, je pagayai le plus vite possible. J'arrivai enfin à un endroit que je jugeai raisonnable. Malgré mon expérience de 34 ans, je ne savais guère quoi faire. Par contre, ma curiosité eut raison de moi.

J'entrepris une course pour me rendre au bureau principal. L'imposant bâtiment se dressait devant moi comme s'il allait décider mon destin. J'entrai par la porte de côté. J'aperçus une femme assise au bout du couloir. En me rapprochant, je m'aperçus que c'était mon ex-blonde qui se morfondait. Elle laissait aller ses larmes comme une rivière au printemps. Sans que j'aie le temps de m'informer, elle me dit d'une voix fébrile :

– Dépêche! L'assassin les a tous tués. Même les enfants en visite...

Soudainement, le cœur m'arrêta littéralement. Un énorme malaise m'envahit. à ce moment, je réalisai que ma conjointe et moi avions signé une autorisation à notre fille pour aller visiter le Musée du fleuve... au centre culturel ARPEST. Les larmes me montèrent aux yeux. Dans un éclair de rage, je me dirigeai vers la scène de crime. Soudainement, j'entendis « Arrête! ». En me retournant, j'aperçus Stéphanie me pointant une arme de poing directement sur le torse. à cet instant, je compris tout. J'étais en effet la cible lors de l'attentat du phoque. Le « silencieux » au bout de l'arme imprécise avait permis de dissimuler plusieurs crimes.

Stéphanie me dit d'un ton impératif :

– ça t'apprendra à me tromper!

Sur ces mots, deux policiers lui sautèrent dessus. Stéphanie maintenant maîtrisée, j'éclatai en sanglots. Je me dirigeai vers l'infanterie. J'aperçus élia imbibée de sang parmi des dizaines d'autres dépouilles...

Grande gagnante - Catégorie secondaire 5 - Bourse d'écriture de 300 $

Noémie Ayotte et Alexander Reford, président du Carrefour
de la littérature, des arts et de la culture (CLAC)

 

 

 

Daisy Turcotte, Diane Dubé, de Télé-Québec et Noémie Ayotte

Noémie Ayotte, école secondaire Armand-Saint-Onge, Amqui, CSMM


La vengeance

 

Ils marchaient sur la plage calme et déserte. Bientôt, tout pourrait changer. Le rendez-vous était fixé à 17 h. Il était de ces soirs où les vagues caressaient la rive par de longs mouvements et s'échouaient au pied des rochers dans une musique suave. Les derniers rayons du soleil couchant embrassaient le fleuve Saint-Laurent tendrement avant de laisser sa place à la lune.

– Mais où est-il?

Charles avait dit cela naïvement, de sa voix d'enfant emplie d'innocence. Il regarda son grand frère. Bien qu'il fut à peine plus âgé que lui, le cadet éprouvait une admiration sans bornes pour l'aîné. Marc ne daigna pas lui répondre et ils continuèrent à marcher à reculons, pour voir leurs empreintes de pas laissées dans le sable.

– Regarde.

Charles pointait au loin une grande silhouette formée de larges épaules et de muscles saillants. Tête baissée, mains dans les poches, un adolescent avançait nonchalamment vers les deux bambins, donnant l'air de ne pas les avoir remarqués. Ses cheveux noirs cachaient la moitié de son visage, lequel était marqué d'une longue cicatrice filiforme. Un jour, il avait donné une bonne leçon à quelqu'un qui le méritait, avait-il dit aux garçons pour justifier sa blessure.

– Tu crois qu'il nous a vus? demanda le plus jeune à l'autre.

Quand Jack leva enfin les yeux sur eux, il retira ses écouteurs et leur adressa un léger signe de tête, comme lui seul savait le faire. Les deux frères firent maladroitement de même, tentant d'imiter son attitude décontractée. Arrivé à leur hauteur, il leur sourit de ses dents jaunies par le cigare et les garçons purent sentir cette odeur de tabac froid qui lui était si particulière.

Jack prit une poignée de sable au sol et la fit longuement tourner entre ses doigts, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un petit caillou dans le creux de sa paume. Il regarda autour de lui. Un oiseau peu farouche et vulnérable s'était arrêté. L'apache lança au goéland la pierre, lequel gémit d'une plainte à s'en mordre le cœur, battit des ailes difficilement et s'envola. Jack éclata de rire, ce rire si inquiétant qui glaçait toujours le sang des enfants. Terrifiés mais croyant qu'il s'agissait de la réaction à adopter dans les circonstances, ces derniers gloussèrent eux aussi.

– Vous avez vu ça?

Le voyou s'alluma une cigarette en pointant du doigt le plumage blanc que la pauvre bête avait perdu en se débattant. Fier de son coup, il s'esclaffa longtemps avant de jeter délibérément son mégot à la mer.

Tout à coup, la douce mélodie des vagues cessa, plus un bruit. Sur la plage régnait un silence de mort. De là, s'élevèrent du ciel de lourds nuages violets et retentit un tonnerre atroce qui les fit tous frissonner. Le vent souffla si fort qu'il souleva tout sur son passage et se mirent à couler de l'astre des millions de larmes de colère. Régna dans l'air une odeur de vengeance et débuta la tempête. L'impétueux fleuve Saint-Laurent se déchaîna, rugissant de toutes ses forces, agitant l'immense univers. Quelque chose ne devait plus être. Soudainement, la mer forma une gigantesque colonne d'eau qui sembla monter si haut qu'elle aurait pu décrocher la lune. D'un seul coup, elle s'abattit violemment, engloutissant Jack qui riait encore.

Puis, la musique suave recommença à jouer.