Porte-parole
Jacques Pasquet - Porte-parole
La crue des mots
Quoi de plus évocateur que cette force de la nature qu'est la crue des eaux pour un festival littéraire ! Ce flot qui déborde de son lit, s'étale et s'étend. Je me souviens d'un commentaire entendu lorsque j'étais jeune : La culture, c'est comme la confiture. Moins tu en as, plus tu l'étales. J'ignore si l'équipe du CLAC a voulu faire un pied de nez à cette proposition mais, chose certaine leur intention serait plutôt du genre La culture, plus tu l'étales, plus tu en as... et c'est aussi bon que la confiture. Cette notion de culture si souvent perçue comme inutile, la mal aimée des campagnes électorales, celle à la quelle il est si facile de s'attaquer lorsqu'on veut sabrer dans un budget. Elle est comme un oiseau qu'on aime tenir en cage, ça fait bien dans un salon. Par contre, pas question de la laisser prendre son envol. On aime mieux lui couper les ailes.
Si je suis honoré d'être le porte-parole de cet événement, c'est parce que je partage pleinement la détermination et l'engagement de cette équipe de faire rayonner la culture au cœur de chaque foyer. Qu'on ne s'y trompe pas la culture ça doit se consommer sans modération. C'est la meilleure façon d'en découvrir les nuances et les saveurs. Elle n'est pas l'apanage d'une classe sociale. Elle est la mémoire de tout ce qui donne sens à l'humain, qui tisse une famille, un village, une région, un pays. Elle est le regard sur l'autre, sur les autres, sur l'ailleurs. Elle se trouve autant dans les gestes de l'artisan que dans celui de celles et ceux qui s'adonnent à leur passion de créer. Elle est l'âme du rêveur qui nourrit le quotidien de couleurs, de musiques, de mots, de sculptures ou d'images et même de silences. La culture est l'un des plus beaux parfums de la vie.
Alors quoi de mieux que de voir cette Crue des mots sortir de sont nid et s'étendre partout longtemps, longtemps... jusqu'à la fin des temps comme on dit dans les contes !
Jacques Pasquet